Île Lapierre ou île d’Argent ou île Rochon ou encore parc de l’île Boutin ? Haha ! La même île, plusieurs sobriquets !
C’est une île qui a subi plusieurs grands changements. De petit paradis, le boisé a été saccagé par le projet domiciliaire avorté des frères Argento, de 1980 à 1983. Plus récemment, de 2016 à 2018, on a enlevé une partie des remblais des années 1980 pour créer un grand marais (projet d’Infrasctructure Canada en compensation des travaux du pont Samuel-De Champlain).
Gérald Domon a analysé l’île dans les années 1970 et 1980*. Il a eu la gentillesse de me prêter quelques diapositives : juste après les premiers travaux de destruction et de remblais des frères Argento. Je vous propose donc de petits comparatifs improvisés… Je ne pensais jamais avoir accès a ces photos (dont j’ignorais l’existence), donc mes propres clichés n’étaient pas dans le but de créer des comparatifs.
Les grandes différences entre 1980 et aujourd’hui ? L’omniprésence des espèces exotiques envahissantes ! Les parties de l’île où la végétation avait été détruite en 1980 ont été colonisées principalement par le frêne rouge (ça, c’est normal) et le nerprun cathartique (arbuste introduit qui tue la flore indigène par ses toxines**). De plus, les berges accueillent maintenant de grandes colonies de salicaires (Lythrum salicaria), une espèce introduite qui remplace notre flore indigène.
Je suis présentement à la recherche d’espèces rares sur l’île, donc je vous reviens avec d’autres publications ! Sinon, en attendant, vous pouvez m’aider à identifier les espèces de l’île via iNaturalist, merci ! : https://inaturalist.ca/observations?nelat=45.63809343022639&nelng=-73.6084963089843&place_id=any&subview=map&swlat=45.63423548979673&swlng=-73.61501328912713&user_id=renard_frak&verifiable=any
1A) Photo : Gérald Domon, île Lapierre (anciennement Rochon), juin 1980.
1B) Évidemment, ce n’est pas exactement le même endroit… Les grandes différences entre 1980 et aujourd’hui ? L’omniprésence des espèces exotiques envahissantes ! Les parties de l’île où la végétation avait été détruite en 1980 ont été colonisées principalement par le frêne rouge (ça, c’est normal) et le nerprun cathartique (arbuste introduit qui tue la flore indigène par ses toxines).
2A) Photo : Gérald Domon, boulevard Gouin Est, vers l’île Lapierre (anciennement Rochon), juin 1980.
2B) Plus ça change, plus c’est pareil… Boulevard Gouin Est, vers l’île Lapierre.
3A) Photo : Gérald Domon, île Lapierre (anciennement Rochon), juin 1980.
3B) Ce n’est surement pas le même saule, ni la même espèce (possiblement)…
4A) Photo : Gérald Domon, vers le pont de l’île Lapierre (anciennement Rochon), juin 1980.
4B) Le même pont, modifié. Je regardais vers le boulevard Gouin, et non vers l’île…
5) Les frères Argento ont voulu rebaptiser l’île…
6A) Photo : Gérald Domon, île Lapierre (anciennement Rochon), juin 1980.
6B) Les berges accueillent maintenant de grandes colonies de salicaires (Lythrum salicaria), une espèce introduite qui remplace notre flore indigène.
7A) Remarquez la colonie d’ortie du Canada (Laportea canadensis) de part et d’autre du sentier en 1980.
7B) 43 ans plus tard... L’ortie du Canada (Laportea canadensis) est toujours là sur l'île Lapierre !
8A) Photo : Gérald Domon, île Lapierre (anciennement Rochon), juin 1980.
8B) Encore une fois, ce n’est surement pas le même endroit. Ici, le sous-bois a été colonisé par l’égopode (Aegopodium podagraria), une espèce exotique excessivement envahissante ! Oui, oui, ça fait souvent partie des arrangements horticoles qui entourent nos maisons ! Une saprée belle cochonnerie !
9A) Les remblais sont très visibles sur cette photo de juin 1980.
9B) On retrouve encore sur l’île des vestiges de ces remblais. On s’est servi d’un peu n’importe quoi pour niveler l’île…
Mousseau, P., G. Domon, B. Pinel-Alloul, L. Cloutier (1984). « Évaluation de la valeur écologique de différents bois, ruisseaux et îles du territoire de la communauté urbaine de Montréal. » Centre de recherche écologique de Montréal, Université de Montréal, 235 pages.
** C’est plus complexe que ça… Tiens un article du Jardinier paresseux : https://jardinierparesseux.com/2016/08/09/le-nerprun-cathartique-un-envahisseur-a-controler
C’est évidemment un rescapé d’une ancienne plantation. Dans ces cas, lorsque l’individu semble survivre dans un environnement redevenu sauvage, j’hésite à cocher l’option « planté ». Mais en fait, tous les Cotinus coggygria qui sont identifiés à Montréal ne sont pas spontanés, ils ont tous été plantés. Je n’en ai jamais vu, outre à cet endroit, colonisé une friche ou un nouveau boisé.
Île Lapierre (anciennement île Rochon) : en 1979, c’était une érablière argentée avec des saules noirs. Selon Domon (1980) : « En plus de la communauté boisée, l’île comprend une prairie humide [dominée par la muhlenbergie du Mexique, plante indigène malgré son nom] qui présente un nombre important d’éléments caractéristiques des rivages argileux de la partie sud du fleuve Saint-Laurent. On comprendra que les deux communautés forment un ensemble unique à Rivière-des-Prairies et peu fréquent au Québec. ». Malheureusement, le projet domiciliaire avorté des frères Argento en 1980-1981 viendra saccager une bonne partie de la végétation de l’île.
L’arrivée sur l’île est bizarre, on passe à travers une clôture éventrée malgré les panneaux d’interdiction. Ça commence mal, on est tout de suite accueilli par des espèces exotiques envahissantes… Sur le site, on remarque que toute l’île a été agrandie et remblayée par les frères Argento de 1980 à 1983. Il semble que l’on avait sélectionné que les gros arbres matures et abîmé le reste sous des tonnes de roches grossières. L’île est encore parsemée d’immenses érables argentés (des colosses !), souvent accompagnés de déchets de construction.
L’est de l’île a été réaménagée entre 2016-2018 dans le cadre d’un projet de compensation « pour la perte de milieux naturels causée par la construction du Pont Samuel-De Champlain. ». « Il y avait autrefois un marais sur l'île Lapierre. […] Le marais sera recréé, ce qui permettra de restaurer les activités de fraie, d’alevinage et d’alimentation du poisson… ». C’est un très beau projet, bien réalisé. Il est fort possible que certaines plantes que j’ai photographiées ai été introduites en 2016-2018. Impossible de distinguer les anciennes plantations. Pour en savoir plus sur ce projet : https://www.infrastructure.gc.ca/nbsl-npsl/lapierre-fra.html
Enfin, voici l’inventaire réalisé par Gérald Domon en 1979, hébergé sur mon Google Drive : http://bit.ly/3wyDmnY . Domon, Gérald (1980). « Les boisés urbains du quartier Rivière-des-Prairies » (annexes I et II incluses). Ville de Montréal, Université de Montréal, 172 pages.
Retour à l’île Lapierre (anciennement île Rochon) ! J’ai écrit un bref historique de la flore de l’île, agrémenté d’images, à lire ici sur Facebook : https://www.facebook.com/renardfrakediteur/posts/586446860329876 . C’est une page Facebook, on a accès même sans compte.
J’y suis retourné pour voir s’il y avait autre chose que des érables argentés, des ormes d’Amérique, des érables à Giguère, des frênes rouges, des saules et des nerpruns… D’après un inventaire de Écogénie de 2015, j’aurais dû trouver quelques érables à sucre et rouge… Rien, niet ! Aucun chêne et qu’un seul caryer…
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J’y suis retourné pour voir s’il y avait autre chose que des érables argentés, des ormes d’Amérique, des érables à Giguère, des frênes rouges, des saules et des nerpruns… D’après un inventaire de Écogénie de 2015, j’aurais dû trouver quelques érables à sucre et rouge… Rien, niet ! Aucun chêne et qu’un seul caryer…
43 ans plus tard... L’ortie du Canada (Laportea canadensis) est toujours là sur l'île Lapierre ! Merci à Gérald Domon pour les photos (d'autres à venir) ! À voir ici : https://inaturalist.ca/observations/176304423
Comentarios
Vraiment cool ton article j'aime bien l'Île Lapierre et tu viens de me le présenter d'une autre façon j'adore.
@ozbak merci !
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